(AOF) - Au premier semestre de son exercice 2025-2026, Rémy Cointreau a connu une nette baisse de ses résultats. Son chiffre d’affaires a reculé de 8,3%, à 489,6 millions d’euros, et le résultat opérationnel courant a diminué de 26,2%, à 108,7 millions d’euros, en raison d’une baisse des revenus et de la marge brute liée aux droits de douane additionnels et à un effet mix-prix défavorable. De son côté, la marge nette s’est affaissée de 4,3 points pour s’établir à 12,9% et le bénéfice net part du groupe a fondu de 31,3%, à 63,1 millions d’euros.
Pour Franck Marilly, le directeur général, " ce premier semestre a été difficile, mais il marque aussi le début d'une nouvelle ère pour Rémy Cointreau. Depuis mon arrivée en juin, j'ai pris le temps de conduire un diagnostic. Si le contexte reste exigeant, nous restons confiants dans notre capacité à renouer avec la croissance au second semestre. Il est temps de challenger nos façons de penser et d'opérer. J'ai identifié cinq leviers pour retrouver agilité et performance : adapter notre organisation, rééquilibrer nos ressources commerciales, redéfinir les contours de l'ADN de nos marques, affiner notre stratégie de valeur et revoir notre modèle d'investissement afin de mieux concentrer nos moyens sur nos priorités ".
Malgré ce premier semestre difficile le spécialiste des spiritueux a confirmé ses objectifs annuels. Il vise toujours une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 0 et 3% (entre stable et low single digit selon le communiqué de presse). Quant au résultat opérationnel courant, il est prévu en baisse organique comprise entre 10 et 13% (low double-digit et mid-teens).
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Points clés
- Groupe de spiritueux né en 1724, avec 14 marques mondiales : Remy Martin et Louis XIII pour les cognacs, diversifié dans les liqueurs et spiritueux avec Cointreau, Metax, St-Rémy, Mount Gay, The Botanis, Malt Bruichladdich, Port Charlotte, Octomore, Westland, Hautes Glaces - et 2 marques d’exception - Telmont, Belle de Brillet ;
- Ventes de 985 M€ réparties entre 2 divisions : le cognac pour 62 %, les liqueurs et spiritueux pour 36%, la part des marques partenaires ayant été réduite à 2% ;
- Positionnement international, l’Asie-Pacifique étant 1er marché du groupe (40% des ventes) dans les Amériques (38%) ;
- Ambition 2030 : place de n°1 mondial des spiritueux d’exception, avec une part de 65% dans les ventes, maîtrise des prix de vente des spiritueux d’exception, au prix unitaire supérieur à 50€ via le renforcement du contrôle de circuit de distribution (85% des ventes) ;
- Capital contrôlé par les familles fondatrices (57,46 % des actions et + 70 % des droits de vote), Marie-Amélie de Leusse présidant le conseil de 11 administrateurs et Franck Marilly assurant la direction générale depuis le 25 juin.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires face à la chute du chiffre d’affaires :
- diminution des coûts drastique et structurelle de 145 M€, réduction de 10% des effectifs non opérationnels et renforcement des plans d’économies,
- restructuration en 2 divisions de l’organisation commerciale, niveau élevé (21,4% du chiffre d’affaires) des investissements et approche marketing ciblée par produit, client ou zone géographique (France, Italie et Royaume-Uni en Europe…),
- réallocation des investissements en Chine,
- premiers pas dans la diversification dans le sans-alcool avec la prise de participation dans JNPR,
- montée en puissance de l’e-commerce, à 20% des ventes,
- Stratégie environnementale visant le net zéro en 2050 :
- d’ici 2030 : déploiement du plan « New Generation Terroirs » : conversion totale des agriculteurs et viticulteurs directs à l’agroécologie (75 % à fin mars 2025) et durcissement de la gestion de l’eau (- 35 % de prélèvement par litre d’alcool),
- recours intégral aux énergies renouvelables et réduction de moitié des émissions de CO2 par bouteille ;
- Poursuite de la remontée de la rentabilité des liqueurs et spiritueux, inférieure de 2 fois à celle du cognac qui contribue aux 8/10èmes du bénéfice opérationnel ;
- Bilan solide avec une dette nette de 675 M€ donnant un effet de levier de 2,4 à 37% des capitaux propres mais dégradation du levier remonté à 2,4.
Défis
- Forte saisonnalité des ventes, d’où la clôture à fin mars de l’exercice ;
- Parité défavorable de l’euro contre le rimini et le dollar américain : 50 à 60 M€ sur les revenus et de 15 à 20 M€ sur le résultat opérationnel courant ;
- Double exposition aux relèvements de tarifs douaniers, à l’impact total moins haut qu’anticipé, soit 10 M€ pour la Chine et 35 M€ pour les Etats-Unis ;
- Après une croissance de 5,7% du chiffre d’affaires au 1er trimestre de l’exercice 2025-26, relèvement de l’objectif annuel d’un repli du résultat opérationnel courant autour de 5% ;
- Après l’abandon des objectifs 2029-30, attente d’une présentation stratégique par le nouveau directeur général ;
- Dividende 2024-25 de 1,5 €, dont 0,5 € payable en actions, option retenue par 73,1% des actionnaires.

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